Book review - novembre 2016

En novembre, ton rythme de lecture a légèrement faibli.

Livre très attendu de la fin d'année 2016, Adar a fait l'objet d'une campagne de crownfunding à succès qui permet à présent aux fans de Léo Henry et de Jacques Mucchielli, et de l'univers d'Yirminadingrad, de se replonger dans ce dernier. Le projet initial était de réunir des auteurs de l'Imaginaire, de leur fournir une illustration de Stéphane Perger et de les laisser pondre une nouvelle en lien avec la cité mystérieuse des Balkans, déjà apparue dans Yama Loka Terminus (qui ressort en même temps chez Dystopia), BaraYogoï et Tadjélé (Dystopia, 2010 et 2012). Le travail de Stéphane Beauverger, David Calvo, Alain Damasio, Mélanie Fazi, Vincent Gessler, Sébastien Juillard, Léo Henry, Laurent Kloetzer, Norbert Merjagnan, Luvan, Anne-Sylvie Salzman et Maheva Stephan-Bugni (que des noms connus ou déjà entrevus) a pour résultat une anthologie de bonne qualité, qui ne t'as toutefois pas transcendé. Pas de mauvais textes, mais quelques tendances maladroites à forcer la référence aux œuvres yirminites précédentes et des tentatives ratées de mise en pages originales affaiblissent certains récits.

Toujours dans le genre science-fictif, Station Eleven, de Emily Saint John Mandel, avait beaucoup fait parler de lui à sa sortie. Tu as pris ton temps pour en aborder la lecture, après avoir laissé retomber la poussière soulevée par l'agitation médiatique autour de ce roman. Tu espérais bien qu'il serait d'une certaine qualité, mais certains avis négatif, aperçus ici ou là te firent craindre le pire. Il s'avère, de ton point de vue, que le bouquin est réussi. Il ne s'agit pas pour autant du roman de SF de l'année. Toutefois, tu n'y as trouvé aucune incohérence notable. L'histoire racontée se révèle passionnante, navigant entre notre présent et un futur post-apocalyptique (et post-pandémie ayant ravagé la population humaine). Les personnages se montrent assez attachants. De plus, l'auteur interroge de manière intéressante sur ce que serait l'humanité après un cataclysme, son attachement au passé, les chances de reconstruire une civilisation.

Tu as également pu, en ce mois de novembre, te pencher sur la dernière œuvre de Romain Verger, auteur français que les amateurs de littérature de l'Imaginaire connaissent déjà (ou devraient connaître) grâce à ses précédents ouvrages parus chez Quidam, Zones sensibles, Grande Ourse, Forêts noires (2006, 2007, 2010), et Fissions (Le Vampire Actif, 2013). Tu les recommandes tous vivement, comme le tout dernier, donc. Ravive, qui a paru aux Éditions de l'Ogre, est dans la même veine que les précédents : des textes noirs, parfois inquiétants, souvent d'un érotisme macabre. Tu ne les comprends pas toujours parfaitement, mais leur atmosphère, la folie qui s'y exprime sont fascinantes.

Adar, Collectif (2016), Dystopia, octobre 2016, 310 pages, 20€
 
Station Eleven (Station Eleven), Emily Saint John Mandel (2013), traduit de l'anglais par Gérard de Chergé, Rivages, septembre 2016, 479 pages, 22€
 
Ravive, Romain Verger (2016), Éditions de l'Ogre, octobre 2016, 187 pages, 18€

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