Book review - mai 2016

Comme durant les mois précédents, ton rythme de lecture ne s'est pas ralenti. À tel point que tu as déjà lu presque l'intégralité des sorties de ce début d'année 2016 qui valent le détour. Parmi celles-ci, on trouve en particulier Défaite des maîtres et possesseurs de Vincent Message (Seuil), Black No More de George S. Schuyler (Wombat ; chronique à lire prochainement sur le blog), J'ai été Johnny Thunders de Carlos Zanón (Asphalte) et Un chant de pierre de Iain Banks (L'Œil d'Or). Tu espères que le reste de l'année aura d'aussi bonnes lectures à offrir.

 

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Lauréat du prix Goncourt du Premier Roman, refusé par son auteur Joseph Andras, De nos frères blessés a fait partie de tes achats très peu de temps après sa sortie. Il s'avère doté de qualités évidentes, expliquant le prix obtenu. Le récit est assez poignant et la narration bien menée, dans une belle langue. Toutefois, son auteur force légèrement son style par l'utilisation de métaphores un peu pesantes. Surtout, le roman t'a rappelé Où j'ai laissé mon âme de Jérôme Ferrari, lu dernièrement. Andras aborde la même thématique, mais moins bien, moins fort, moins troublant. Conclusion : bien, mais pas top.

De nos frères blessés, Joseph Andras (2016), Actes Sud, mai 2016, 144 pages, 17€

 

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La République d'Užupis est de ces livres que tu achètes sans rien savoir de l'auteur et sur la foi de la quatrième de couverture, en l'absence de beaucoup de retours de lecteurs. Il y avait autant de chances que ce roman soit passionnant qu'il soit rébarbatif. Tu trouves qu'il se place entre les deux : d'un côté l'histoire s'avère étonnante, mais d'un autre la construction circulaire et répétitive du récit le rend ennuyeux. Tu as donc été à moitié convaincu, mais comme à J.P Zooey, tu est prêt à donner une autre chance à Haïlji...

La République d'Užupis (우주피스 공화국), Haïlji (2009), traduit du coréen par Choi Kyungran & Pierre Bisou, Le Serpent à Plumes, avril 2016, 256 pages, 20€

 

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Tu n'avais, jusqu'à présent, jamais lu de texte de Jeff Vandermeer (y compris La Cité des saints et des fous, véritable livre culte largement encensé par les amateurs de SF que tu connais). Il s'agissait donc, avec Annihilation, de découvrir cet auteur américain. Et ce fut une belle découverte, puisque ce récit d'exploration fantastique recèle tous les ingrédients d'un bonne histoire de ce genre : mystère, suspense, scènes angoissantes... Le livre fonctionne très bien. Vivement la suite !

Annihilation (Annihilation), Jeff Vandermeer (2014), traduit de l'anglais par Gilles Goullet, Au Diable Vauvert, mars 2016, 224 pages, 18€

 

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Ce récit qui présente les pionniers de la conquête spatiale américaine (Frank Malina, Jack Parsons, Tsien Hsue-shen...) s'avère passionnant. Ses différents protagonistes n'ont pas eu des vies ordinaires, au-delà de leurs participations à des programmes militaires : appartenance à des sectes, vies de couples tumultueuses, accointances avec le parti communiste et leurs conséquences en plein mccarthysme... Une chronique historique de l'Amérique des années 30 à 50 valant le détour.

Mojave Épiphanie, Ewen Chardronnet (2016), Inculte, Document, mars 2016, 384 pages, 19,90€

 

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Tu n'as pas cru une seule seconde au complot terroriste organisé par un cadre de banque d'affaires, que Jérôme Baccelli nous décrit. Le bas ne blesse pas au niveau du style, ni de la narration, toutes deux parfaitement viables, mais bien de l'idée originale, qui n'a suscité chez toi aucune émotion, n'a pas du tout réveillé ton enthousiasme de lecteur pour les sujets d'actualité. Ce roman tente en effet de marier des thématiques plus que brûlantes : finance, effondrement de notre civilisation et terrorisme. Il échoue simplement à en faire quelque chose d'intéressant.

Carrières de sable, Jérôme Baccelli (2016), Le Nouvel Attila, Incipit, mars 2016, 141 pages, 17€

 

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Comme dans Lamont (dont les nouvelles ont été traduites et publiées en Angleterre avec celles du présent recueil), Anne-Sylvie Salzman transporte le lecteur dans un univers étrange, peu compréhensible et, par conséquent, parfois glauque : une Japonaise mettant bas un renard, une femme retournant à la vie sauvage dans la Petite Ceinture, des personnages hantés par des rêves effrayants mais hypnotisants... Des récits portés par une écriture qui ne laisse rien au hasard pour que se dégage une atmosphère de mystère envoûtant.  

Vivre sauvage dans les villes, Anne-Sylvie Salzman (2014), Le Visage Vert, avril 2014, 128 pages, 12€

 

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