Précédemment, de Laurent Kloetzer, tu as lu les livres écrit avec Laure Kloetzer, Anamnèse de Lady Star et Cleer, qui tous deux t'avaient convaincu avec modération. Il t'avait semblé que le premier comportait quelques défauts de construction et abordait une thématique pas si originale que cela. La fin du second était ratée. Vostok possède les mêmes défauts. Si sa qualité globale s'avère satisfaisante, il ne réussit pas à suspendre ton incrédulité jusqu'au bout et comporte, trouvas-tu, des lenteurs dommageables à la narration. Ton enthousiasme à son sujet se révèle donc limité.
Vostok, Laurent Kloetzer (2016), Denoël, Lunes d'Encre, mars 2016, 432 pages, 21,50€
Cet essai plonge le lecteur au coeur de Teresín, ghetto juif « exemplaire ». Il servit de vitrine à l'Allemagne nazie, notamment à travers un film de propagande, pour écarter les soupçons vis-à-vis de l'Holocauste et tromper les juifs déportés ensuite dans des camps de la mort. Le livre d'Hélène Gaudy, plein de sensibilité, car personnel (le grand-père de l'auteur fut déporté), permet de rappeler le danger représentée par les pensées d'extrême-droite. Que l'homme, toujours, est capable du pire. Salutaire.
Une île, une forteresse, Hélène Gaudy (2016), Inculte, janvier 2016, 280 pages, 17,90€
Dystopia a réuni pour la première fois les trois premiers romans du Rêve du Démiurge de Francis Berthelot (L'Ombre d'un soldat, Le Jongleur interrompu et Mélusath). Les deux premiers récits, intenses, touchant, très bien écrits, flirtent avec le fantastique. Le troisième y plonge totalement le lecteur. Il possède les mêmes qualités que les deux autres. Tu as pris grand plaisir à lire ces textes. Tu attends donc le second tome de cette intégrale, dont la sortie est prévue en fin d'année, avec impatience.
Le Rêve du Démiurge, l'intégrale 1/3, Francis Berthelot (2016), Dystopia, novembre 2015, 464 pages, 25€
Il te reste nombre de classiques à lire, et d'auteur unanimement encensés à découvrir. Le Joueur d'échecs de Stefan Zweig n'en est qu'un parmi d'autres, et tu le dévoras rapidement, tant en raison de sa petite taille que par la qualité de la narration, rendant cette histoire de champions d'échecs et de prisonnier de la gestapo passionnante. Tu dois avouer, par contre, que la symbolique du récit, évoquée dans la préface, t'est complètement passé au-dessus de la tête, sans doute par absence des références nécessaires.
Le Joueur d'échecs, Stefan Zweig (1941), traduit de l'allemand par Brigitte Vergne-Cain & Gérard Rudent, Le Livre de Poche, août 2015, 128 pages, 3€
Il est toujours plaisant de se plonger dans un roman d'un grand auteur, de découvrir un peu plus son Œuvre, même si on a parfois de mauvaises surprises. Sans en être tout à fait une, ce roman ne tient pas toutes ses promesses, même s'il ne se révèle pas sans intérêt. Lowry y évoque, de manière presque totalement autobiographique, l'écriture de Au-dessous du volcan, son chef-d'œuvre. Mais le récit est un peu trop bavard, longuet, pour être passionnant.
Sombre comme la tombe où repose mon ami (Dark as the Grave wherein my Friend is Laid), Malcolm Lowry (1968), traduit de l'anglais par Clarisse Francillon, Points, Signatures, février 2009, 304 pages, 11€